PLFSS 2026 : ce qui va changer pour votre stratégie d'investissement

Benjamin Le Maitre
Benjamin Le Maitre
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L'Assemblée nationale a franchi une étape décisive le 9 décembre en adoptant le volet recettes du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026. Si le texte poursuit sa navette vers le Sénat, le signal politique est sans équivoque : un durcissement fiscal ciblé sur l'épargne dite "productive".

Dans la version adoptée, la Contribution Sociale Généralisée (CSG) augmente de 1.4 point sur une liste précise de revenus du capital. Concrètement, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) passerait de 30% à 31.4% pour les comptes-titres, les PEA, les PER et, surprise de taille, la location meublée (LMNP). À l'inverse, l'assurance-vie et l'immobilier nu resteraient protégés. Ce différentiel fiscal inédit impose d'anticiper dès maintenant la révision de votre architecture de placements.

La nouvelle équation fiscale : vers une Flat Tax à 31.4%

Le cœur de la réforme réside dans la modification des prélèvements sociaux pour financer le grand âge et l'autonomie. Jusqu'alors uniformes à 17.2%, ils passeraient désormais à 18.6% pour les placements ciblés.

Cette augmentation mécanique rebat les cartes de la rentabilité :

  • impôt sur le revenu : inchangé à 12.8%.
  • prélèvements sociaux : passage projeté de 17.2% à 18.6% (hausse de la CSG de 9.2% à 10.6%).
  • résultat : une "Flat Tax" globale qui grimperait à 31.4%.

Pour l'investisseur, l'effet serait immédiat dès l'application de la loi : chaque euro d'intérêt, de dividende ou de loyer meublé perçu subirait une érosion supplémentaire.

Qui serait touché et qui serait épargné ?

Le texte voté opère une distinction complexe, créant un système à deux vitesses qui pénalise paradoxalement certains investissements actifs.

Les perdants de la réforme

La mesure vise spécifiquement les capitaux mobiliers et le meublé :

  • les comptes-titres ordinaires (CTO) : intérêts, dividendes et plus-values.
  • les Plans d'Épargne en Actions (PEA) : les gains seraient taxés à 18.6% lors des retraits (l'exonération d'IR demeure).
  • les Plans d'Épargne Retraite (PER) : la fiscalité de sortie sur la part de gains s'alourdirait.
  • la Location Meublée (LMNP/LMP) : les revenus BIC subiraient la hausse, réduisant l'écart avec le foncier classique.

Les gagnants relatifs

L'épargne "patrimoniale traditionnelle" et l'immobilier nu échapperaient à la hausse :

  • l'assurance-vie conserve son régime actuel.
  • les Plans d'Épargne Logement (PEL) et l'épargne réglementée.
  • l'immobilier locatif nu (revenus fonciers) et les plus-values immobilières des particuliers.

Impact détaillé sur vos supports d'investissement

L'immobilier : l'érosion de l'avantage de la LMNP

C'est le point de vigilance majeur de ce PLFSS. Historiquement favorisé, le LMNP voit son avantage fiscal s'éroder. Alors que les revenus fonciers (location nue) restent taxés à 17.2% de prélèvements sociaux, les BIC (location meublée) passeraient à 18.6%. Si l'amortissement comptable du LMNP reste un atout puissant pour écraser l'assiette fiscale, la taxation sur le bénéfice résiduel augmente.

Le Compte-Titres : l'érosion du rendement

Le compte-titres est l'enveloppe la plus pénalisée. Pour un portefeuille obligataire ou d'actions à fort rendement (dividendes), la hausse de 1.4 point réduit directement le net en poche. Sur des montants importants, ce frottement fiscal supplémentaire pèse lourdement sur la performance à long terme.

Le PEA : un avantage écorné mais réel

Le PEA perd de sa superbe, mais reste pertinent. Malgré la hausse des prélèvements sociaux, l'absence d'impôt sur le revenu après 5 ans de détention lui permet de conserver un avantage fiscal sur le compte-titres.

Adapter sa stratégie : les leviers d'arbitrage

Face à cette probabilité législative forte, l'inertie est coûteuse. Trois axes d'adaptation doivent être priorisés.

1. Réallouer les flux vers l'assurance-vie

L'assurance-vie devient mathématiquement plus attractive pour les nouveaux versements. Le différentiel de taxation sociale justifie de privilégier cette enveloppe pour la poche sécuritaire ou diversifiée, au détriment du compte-titres.

2. Reconsidérer le mode d'exploitation immobilier

Pour les investisseurs immobiliers, l'arbitrage automatique vers le meublé doit être nuancé. Si l'amortissement du LMNP reste roi, la location nue (déficit foncier) regagne un léger intérêt relatif grâce au maintien des prélvèment sociaux à 17.2% sur cette classe d'actifs, surtout pour les biens nécessitant peu de travaux.

3. Maitrisez la distribution des dividendes

Sur les supports taxés à 31.4%, limitez les flux fiscalisés "au fil de l'eau". L'utilisation d'une société civile ou d'une holding à l'IS permet de sanctuariser les revenus bruts et de ne payer la "Flat Tax" majorée que lors des distributions de dividendes, que vous maîtrisez. Cette stratégie demeure pérenne suite au recentrage de la taxe sur les holdings sur les seuls biens somptuaires, épargnant ainsi les actifs financiers productifs.

Perspectives : une stabilité toute relative

Si le PLFSS 2026 fixe ce nouveau cap, l'environnement reste instable. L'épargne retraite et l'assurance-vie pourraient faire l'objet de nouveaux débats lors de l'examen au Sénat. La stratégie la plus robuste reste la diversification des modes de détention (juridique et fiscale) pour ne pas exposer l'intégralité de son patrimoine à une seule modification législative.

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FAQs

Le LMNP est-il touché par la hausse de la CSG ?

Oui, le régime LMNP est touché par la hausse de la CSG, c'est un changement majeur. Les revenus de la location meublée (BIC) subiraient la hausse de 1.4 point (taxation sociale à 18.6%), contrairement aux revenus fonciers classiques qui resteraient à 17.2%.

La hausse de la Flat Tax à 31.4% est-elle définitive ?

La hausse de la Flat Tax à 31.4% n'est pas encore définitive. Si le texte a été adopté par l'Assemblée nationale le 9 décembre, il doit encore être examiné par le Sénat. La mesure est très probable, mais des ajustements restent possibles durant la navette.

L'assurance vie reste-t-elle un refuge fiscal ?

Absolument, l'assurance-vie reste un refuge fiscal. Exclue de la hausse dans le texte actuel, elle conserve des prélèvements sociaux à 17.2%, renforçant son attractivité face aux comptes-titres et au LMNP pour la gestion de trésorerie à long terme.

Prenez les devants pour protéger vos investissements

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Benjamin Le Maitre est un expert en gestion de fortune, Family Office et entrepreneuriat. Il accompagne une clientèle prestigieuse – entrepreneurs, héritiers, sportifs de haut niveau et créateurs de contenu – dans l'optimisation et la sécurisation de leur patrimoine.
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