Livret A ou LDDS : quelle est la différence et comment choisir ?

Piliers de l'épargne réglementée en France, le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) totalisent à eux deux plus de 550 milliards d'euros d'encours. Souvent perçus comme interchangeables en raison de leur rémunération identique et de leur fiscalité avantageuse, ces deux véhicules répondent pourtant à des logiques de structuration patrimoniale distinctes. Comprendre leurs divergences est indispensable pour optimiser la gestion de sa trésorerie court terme.
Fondamentaux et mécanisme de rémunération
Le Livret A et le LDDS partagent un socle technique commun défini par les pouvoirs publics. Leur taux de rémunération est indexé sur une formule mathématique prenant en compte l'inflation hors tabac et les taux interbancaires (€STR).
Après une période exceptionnelle à 3.00%, le taux a été réajusté à 1.70% net depuis le 1er août 2025, reflétant le ralentissement de l'inflation. Ce rendement, bien que modeste, reste attractif car il s'entend net de toute fiscalité : les intérêts générés sont totalement exonérés d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
La liquidité est totale sur ces deux supports. Les retraits et versements sont libres, instantanés dans la plupart des établissements, avec un seuil de dépôt minimal fixé conventionnellement à 10 €.
Le Livret A : L'outil de liquidité universel
Créé en 1818, le Livret A est le produit d'épargne le plus détenu en France. Sa vocation historique est le financement du logement social et du renouvellement urbain.
Accessibilité et plafonds
Contrairement à la majorité des produits bancaires, le Livret A ne requiert pas d'être résident fiscal français. Il est accessible à toute personne physique, majeure ou mineure, sans condition de nationalité. Cette universalité en fait souvent le premier compte ouvert pour les enfants.
Son plafond de versement est fixé à 22 950 €. Il est important de noter que ce plafond ne concerne que les versements : la capitalisation des intérêts peut porter le solde au-delà de cette limite légale.
Le LDDS : Le complément solidaire
Le Livret de Développement Durable et Solidaire succède au CODEVI. Si sa mécanique financière est calquée sur celle du Livret A, sa finalité diffère : les fonds collectés servent prioritairement au financement des PME et à la transition énergétique.
Restrictions et dimension éthique
L'ouverture d'un LDDS est plus restrictive. Elle est réservée aux contribuables majeurs (ou mineurs émancipés) ayant leur domicile fiscal en France. Les non-résidents ne peuvent y prétendre.
Son plafond est nettement inférieur, fixé à 12 000 €. Une particularité du LDDS réside dans son volet "partage" : le titulaire peut opter pour le don d'une partie de ses intérêts ou de son capital à des entités de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS), directement depuis son interface bancaire.
Synthèse comparative
Stratégie de trésorerie et règle des quinzaines
Dans une optique d'ingénierie patrimoniale, ces livrets ne doivent pas être considérés comme des outils d'investissement, mais comme des sas de liquidité ou "épargne de précaution".
Optimisation des flux
Le cumul des deux livrets permet de sécuriser jusqu'à 34 950 € de liquidités totalement défiscalisées par personne (soit près de 70 000 € pour un couple). La stratégie recommandée consiste généralement à saturer le Livret A en priorité en raison de son plafond supérieur, puis à basculer les excédents de trésorerie vers le LDDS.
La gestion des intérêts
Le calcul des intérêts suit la règle des quinzaines. Pour éviter de perdre une quinzaine de rémunération, il convient d'effectuer les versements avant le 15 ou le 30 du mois, et les retraits après le 1er ou le 16. Bien que l'impact soit marginal sur de faibles montants, cette rigueur participe à l'optimisation globale des flux financiers.
L'arbitrage entre Livret A et LDDS relève moins de la performance, strictement identique, que de la capacité de versement et de la résidence fiscale. Pour un résident français disposant d'une trésorerie excédentaire, la détention conjointe des deux enveloppes est la norme pour maximiser la poche de liquidité sécurisée. Une fois ces plafonds atteints, et au regard d'un taux de 1.70%, l'épargnant avisé devra orienter ses capitaux vers des supports offrant un meilleur rendement réel, tels que l'assurance-vie fonds euros ou des obligations court terme, pour préserver son pouvoir d'achat face à l'inflation.
FAQs :
Peut-on cumuler un Livret A et un LDDS ?
Oui, une même personne majeure résidant en France peut détenir les deux livrets simultanément, portant le plafond global de versement à 34 950 €.
Quelle est la différence de taux entre le Livret A et le LDDS en 2025 ?
Il n'y a aucune différence. Les deux livrets servent le même taux d'intérêt, fixé à 1.70% net depuis le 1er août 2025.
Est-il possible de transférer un Livret A ou un LDDS d'une banque à une autre ?
Non, le transfert n'est plus possible depuis plusieurs années. Il est obligatoire de clôturer le livret dans l'ancienne banque avant d'en ouvrir un nouveau dans le nouvel établissement, sous peine de sanctions (multi-détention interdite).
Un mineur peut-il ouvrir un LDDS ?
Non, sauf s'il est émancipé. Le LDDS est réservé aux majeurs, contrairement au Livret A qui est accessible dès la naissance.
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