Taxe Lecornu sur les holdings patrimoniales : quel impact et quelles alternatives ?

Le projet de loi de finances 2026 introduit une nouvelle taxe qui cible spécifiquement les holdings patrimoniales, au cœur des stratégies de gestion et de transmission de patrimoine en France. Cette mesure, annoncée en octobre 2025, marque un tournant réglementaire pour tous les grands détenteurs de sociétés de portefeuille, et appelle à une réévaluation des stratégies patrimoniales.
Qu’est-ce qu’une holding patrimoniale ?
Dans la pratique, une holding patrimoniale est une société créée principalement pour regrouper, gérer ou transmettre les actifs d’un foyer ou d’une famille. Ce type de structure permet d’utiliser des outils comme le régime mère-fille ou le pacte Dutreil pour optimiser la fiscalité de la détention et la transmission.
Un seuil précis : 5 millions d’euros
L’une des précisions majeures du texte est le seuil fixé pour l’application de la taxe. Elle ne concernera que les holdings dont la part du patrimoine "non professionnel" excède 5 millions d’euros. Ce critère introduit une différenciation claire : les petites holdings ou celles utilisées majoritairement pour des activités opérationnelles seraient exemptées.
Impact sur les stratégies patrimoniales
La taxation supplémentaire vise les actifs conservés et capitalisés dans la holding, notamment les placements financiers ou les participations non affectées à une activité professionnelle. Pour les détenteurs de telles sociétés dépassant le seuil des 5 millions d’euros, la charge fiscale augmentera significativement, le texte annonçant “un calcul au taux de 2%”.
Ce renchérissement du coût de la thésaurisation dans la holding interroge directement la pertinence de stratégies basées sur la capitalisation à long terme et sur la transmission indirecte par le biais de cette structure. En particulier, les plans de transmission familiale devront être réévalués, car le coût d’une conservation prolongée d’actifs au sein de la holding sera désormais plus élevé.
Alternatives et ajustements à envisager face à la nouvelle taxe
L’introduction de la taxe sur les holdings patrimoniales incite à repenser certaines stratégies patrimoniales. Plusieurs pistes peuvent être explorées pour limiter l’impact fiscal et organiser efficacement la transmission.
Le contrat de capitalisation : une première piste à étudier
Le contrat de capitalisation est un produit d’épargne souvent méconnu, qui fonctionne comme une enveloppe fiscale souple permettant d’investir dans divers actifs (actions, obligations, immobilier, etc.) sans que ces actifs soient directement inscrits à l’actif du souscripteur.
Ce qui le rend particulièrement intéressant dans le contexte actuel, c’est que, selon les premières indications du texte, il serait possible pour la holding patrimoniale de contracter une dette envers la société opérationnelle, qui contracte alors un contrat de capitalisation pour faire fructifier cette dette. Cette manœuvre ouvrerait donc une fenêtre d’optimisation non négligeable, selon notre interprétation des textes non définitifs.
Le contrat de capitalisation permet également de transmettre plus facilement un capital, sans nécessairement passer par la création de sociétés, et il bénéficie par ailleurs d’une fiscalité avantageuse lors des retraits ou en cas de succession, avec notamment le report d’imposition possible.
Comparaison pratique : contrat de capitalisation français vs luxembourgeois
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Points de vigilance et adaptation continue
La notion de "patrimoine non professionnel" reste à préciser : les décrets d’application viendront sans doute clarifier la frontière entre détention fiscale et gestion opérationnelle. Il est donc primordial d’anticiper, sans précipitation, tout ajustement, et de se tenir informé des prochaines précisions réglementaires. Les schémas classiques (mère-fille, pacte Dutreil), bien que pour l’instant maintenus, devront être suivis de près pour identifier d’éventuelles évolutions ou contraintes supplémentaires.
Prolongement de la CDHR
La prolongation de la Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR) s’ajoute à la taxe sur les holdings patrimoniales et illustre nettement un recentrage de la politique fiscale française sur les grandes fortunes. La CDHR, initialement introduite en 2025 et reconduite d’un an dans le budget 2026, impose à tous les foyers dépassant 250 000 € de revenus pour un célibataire (500 000 € pour un couple) un taux minimal d’imposition de 20%. Cette mesure s’ajoute à la fiscalisation accrue sur le patrimoine financier logé dans les holdings dépassant le seuil des 5 millions d’euros.
Dans ce contexte, la perte d’efficacité de la holding patrimoniale comme outil central d’optimisation incite à reconsidérer l’architecture des stratégies patrimoniales. En alignant les niveaux d’imposition des hauts revenus et en créant de nouveaux foyers de taxation pour la capitalisation au sein des holdings, le gouvernement affiche une volonté claire de renforcer la contribution fiscale des ménages les plus aisés.
Face à cette clarification de cap, il devient indispensable de penser l’optimisation patrimoniale de manière plus globale et dynamique : diversification des supports, arbitrage entre détention directe et indirecte, recours plus systématique aux solutions assurantielles ou internationales. La vigilance et l’accompagnement personnalisé deviennent plus que jamais nécessaires pour préserver la performance et la pérennité du patrimoine dans un environnement en mutation rapide.
Auguste Patrimoine vous accompagne de la première à la dernière étape, de l’ébauche de votre projet à sa finalisation.
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