Vous voulez profiter du potentiel explosif des cryptomonnaies sans subir leur complexité technique ? Les ETF crypto répondent justement à ce besoin : accéder à l’univers des actifs numériques sans ouvrir de portefeuille, ni gérer de clés privées. Ces fonds cotés séduisent de plus en plus d’investisseurs à la recherche d’un pont entre finance traditionnelle et innovation digitale. Mais avant de se lancer, encore faut-il comprendre leurs forces, limites et compatibilités fiscales.
Résumé de la page
Purpose Bitcoin ETF : il s’agit du tout premier ETF crypto lancé sur la Bourse de Toronto en 2021. Depuis, des dizaines d’autres produits axés sur les monnaies numériques ont vu le jour. Séduisant de plus en plus d’investisseurs en raison de son aspect pratique, les ETF crypto offrent une belle promesse de diversification patrimoniale.
Qu’est-ce qu’un Exchange-Traded Fund crypto (ou ETF crypto) ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Est-il possible d’intégrer ces produits financiers dans un Plan d’Épargne en Actions (PEA) afin de profiter d’un régime fiscal favorable ? Comment bien les choisir ? Voici nos réponses.
Un ETF crypto est un produit financier coté en Bourse qui permet d’investir dans les cryptomonnaies sans avoir à les acheter et à les gérer directement. Il fonctionne comme un miroir du marché : le fonds suit la performance d’un ou plusieurs actifs numériques, tout en restant accessible et sécurisé.
L’intérêt principal d’un ETF crypto est de combiner l’accès aux cryptomonnaies avec la simplicité et la protection d’un produit réglementé. De manière globale, l’ETF crypto représente un pont entre la finance traditionnelle et la finance décentralisée.
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Investir dans les ETF crypto offre le luxe de s’exposer à un marché en pleine expansion tout en minimisant les risques et la complexité technique liés aux cryptomonnaies.
Une telle stratégie présente plusieurs avantages :
À l’instar de tout investissement, les ETF crypto souffrent de quelques limites dont il faut avoir conscience avant de se lancer :
*Le staking consiste à immobiliser une certaine quantité de cryptomonnaies dans un portefeuille. En contrepartie, l’investisseur perçoit des revenus réguliers.
Choisir un ETF crypto ne s’improvise pas. S’ils offrent un accès simplifié à l’univers des actifs numériques, tous ne se valent pas : chaque produit a ses spécificités qu’il faut appréhender avant d’investir. Voici les 5 critères principaux à examiner avant de se lancer.
Tous les ETF crypto ne poursuivent pas le même objectif. Certains cherchent à répliquer directement le cours d’une cryptomonnaie, tandis que d’autres misent sur la croissance globale du secteur :
Pour cibler l’ETF crypto qui correspond à son profil d’investisseur, deux questions centrales doivent être clarifiées :
Pour reproduire la performance d’un actif, un ETF crypto peut utiliser deux modes de réplication distincts : physique ou synthétique.
L’ETF crypto physique acquiert tout ou partie des actifs qui composent l’indice. Lorsque l’ETF détient l’ensemble des titres, la performance répliquée est plus proche de la réalité. L’écart entre l’évolution du cours de la cryptomonnaie et celui de l’ETF est donc faible.
À contrario, en cas de détention partielle, l’ETF crypto comprend uniquement un échantillon représentatif. Les écarts de performance sont donc plus marqués. Peu importe le degré de détention, l’ETF crypto physique a l’avantage de la transparence : l’investisseur dispose d’une connaissance précise des actifs qui composent le fonds. En revanche, la réplication physique réduit le choix d’ETF crypto : certains indices, trop volumineux ou complexes, ne se prêtent pas à ce type de réplication.
Exemple pratique :
Imaginons un ETF crypto physique répliquant l’indice Coinbase 50 Index (COIN50), lequel regroupe les 50 principales cryptomonnaies par capitalisation.
Cet ETF peut détenir l’ensemble des actifs, du Bitcoin à Solana en passant par des cryptomonnaies moins connues du top 50. Dans ce cas, la performance de l’ETF suivra avec précision celle de l’indice. L’écart avec le cours réel des cryptomonnaies est donc réduit.
À l’inverse, si l’ETF ne détient qu’un échantillon représentatif, par exemple les 20 cryptomonnaies les plus populaires, il reproduira l’indice de manière plus approximative. Les variations des cours des cryptomonnaies non incluses ne seront pas captées, et l’écart de performance pourra devenir sensible, notamment en période de forte volatilité.
Pour cerner la notion d’ETF crypto synthétique, il convient de comprendre le fonctionnement d’un swap. Ce dernier est un contrat financier dans lequel le gestionnaire de l’ETF et une entité partenaire (banque par exemple) s’engagent à échanger la performance de certains actifs.
La réplication synthétique est donc virtuelle, puisque l’ETF ne possède aucune cryptomonnaie, contrairement à la réplication physique. Par conséquent, les écarts de performance entre le cours réel de la cryptomonnaie et l’ETF crypto via swap sont généralement plus importants. En revanche, conclure un swap de performance pour investir dans les ETF crypto est très utile pour :
Exemple pratique :
Claire souhaite s’exposer à l’ensemble du marché mondial via l’indice MSCI World, composé de plus de 1 600 actions.
Acheter toutes ces actions individuellement lui coûterait cher et serait compliqué à gérer. Elle se tourne donc vers l’ETF crypto synthétique Amundi MSCI World UCITS ETF, qui utilise un swap avec une banque partenaire.
Supposons que l’indice MSCI World progresse de 10 % sur un an. L’ETF synthétique lui transmet globalement cette performance en affichant un rendement de 9,8 %. Pour Claire, les bénéfices sont tangibles :
La liquidité d’un ETF désigne la facilité avec laquelle l’investisseur peut acheter ou vendre des actifs sur la Bourse. Cette liquidité dépend principalement du volume d’échanges :
Dès lors, en dépit de sa performance intrinsèque, un ETF peut devenir moins rentable si sa liquidité est faible. Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut acheter des ETF crypto auprès de valeurs sûres :
*En Bourse, un ETF dispose d’un cours acheteur (bid) et d’un cours vendeur (ask). Si le prix affiché correspond généralement au dernier cours de la transaction, ce n’est pas forcément le prix à payer par l’investisseur. Tout dépend de la liquidité de l’ETF ciblé.
Pour rappel, les ETF crypto éliminent les risques liés à la gestion d’un portefeuille numérique. Cela étant dit, la sécurité des actifs reste un facteur crucial pour éviter les déconvenues. Pour investir dans ces produits en toute sérénité, voici 3 aspects à vérifier :
Investir dans un ETF crypto implique de payer des frais de gestion annuels, connus sous le nom de TER (Total Expense Ratio). Ce TER couvre la gestion du fonds, la réplication de l’indice et, le cas échéant, la conservation des cryptomonnaies ou la gestion des swaps.
En pratique, les frais oscillent entre 0,05 % et 0,5 % par an. Si, en première lecture, ces pourcentages paraissent abordables, il ne faut pas s’y tromper : à long terme, ces frais disposent d’un impact non négligeable sur la rentabilité des investissements.
Créé en 1992, le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est un outil juridique qui séduit bon nombre d’investisseurs, notamment en raison de sa fiscalité avantageuse. En effet, après 5 ans de détention, les gains et les dividendes sont exonérés d’impôt sur le revenu (hors paiement des prélèvements sociaux de 17,2 %).
À première vue, loger des EFT crypto dans un PEA semble une idée astucieuse pour optimiser sa fiscalité. Attention cependant, car tous les ETF ne peuvent pas y être intégrés. Pour être éligibles au PEA, les ETF doivent respecter l’une des 3 conditions fixées par le Code monétaire et financier :
Ces conditions illustrent parfaitement la philosophie du PEA : encourager l’investissement productif au sein de l’économie européenne.
À ce jour, aucun ETF crypto ne peut être intégré dans un PEA.
Même les ETF crypto à réplication synthétique qui, en théorie, pourraient contourner la restriction géographique, ne remplissent pas les critères légaux. La raison ? Il n’existe aucun mécanisme permettant à un swap crypto de s’adosser à des actions européennes.
En pratique, cela signifie que les ETF Bitcoin, Solana ou tout autre ETF crypto restent exclus du PEA. Dès lors, les investisseurs désireux de faire fructifier leur PEA doivent obligatoirement se tourner vers d’autres ETF, sans lien avec les cryptomonnaies.
Pour qu’un ETF soit éligible au PEA, la réplication synthétique est une solution : elle permet à un fonds européen de reproduire la performance d’indices variés, y compris ceux comportant des actifs non européens.
Voici un exemple qui illustre ce mécanisme :
Investisseur aguerri, Michel souhaite diversifier son PEA en s’exposant au marché américain. Le seul hic ? Il ne peut investir directement dans le S&P 500, car il contient exclusivement des actions américaines.
Michel choisit donc dans un ETF, par exemple le BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF EUR, un ETF qui est compatible avec le PEA.
Cet ETF contient des actions européennes, ou suit un indice européen (par exemple l'Euro Stoxx 50), mais grâce à un mécanisme du swap il lui est possible de répliquer la performance de l’indice S&P 500, lequel englobe 500 entreprises américaines cotées en Bourse.
Concrètement, si l’Euro Stoxx 50 progresse de 1 % alors que le S&P 500 gagne 3 %, la banque verse la différence à l’ETF, soit 2 %.
Grâce à ce mécanisme, l’ETF reste investi en Europe, et Michel peut profiter d’un indice 100 % américain tout en restant éligible au PEA.
Star des cryptomonnaies, le Bitcoin est une valeur très courtisée par les investisseurs. Puisque la majorité des ETF Bitcoin reposent sur des actifs non européens, ces derniers ne peuvent pas être intégrés à un PEA. La seule alternative serait d’utiliser le mécanisme de réplication synthétique. Cependant, à ce jour, aucun ETF Bitcoin à réplication synthétique ne remplit les conditions pour être éligible au PEA.
Les ETF Solana suivent spécifiquement le cours de cette cryptomonnaie. Or, pour intégrer un PEA, les actifs doivent disposer d’une forte prédominance européenne, ce qui n’est pas le cas de Solana. À ce jour, qu’il soit physique ou synthétique, aucun ETF Solana ne satisfait aux critères d'éligibilité du PEA.
Voici les règles générales d'imposition concernant la taxation des ETF (en fonction des deux grands types d’ETF crypto) :
Cependant, rappelons que cette fiscalité peut être diminué en fonction de l'enveloppe fiscale qui contient votre placement en ETF (assurance-vie, PEA,...).
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