Quelle structure juridique pour de l'investissement immobilier ?
Lorsqu'on évoque l'investissement immobilier, on pense souvent à l'emplacement, au type de bien ou encore à la rentabilité. Cependant, avant même de s'engager dans un tel projet, une étape préliminaire s'impose : le choix de la structure juridique. Cette décision, bien que technique, est d'une importance capitale. Elle détermine en effet la manière dont l'investissement sera géré, la fiscalité applicable, la responsabilité des associés, et bien d'autres aspects. Dans le vaste paysage des structures juridiques françaises, deux options attirent particulièrement l'attention des investisseurs : la Société Civile Immobilière (SCI) et la Société par Actions Simplifiée (SAS). Chacune de ces structures a été conçue pour répondre à des besoins spécifiques et présente donc des avantages et des inconvénients qu'il convient d'analyser minutieusement.
La Société Civile Immobilière (SCI) : une structure pour la famille
Qu'est-ce qu'une SCI ?
La SCI est une forme juridique qui a été spécialement conçue pour la détention et la gestion d'un patrimoine immobilier. Elle est souvent privilégiée par les familles ou les groupes d'individus souhaitant acquérir, gérer ou transmettre un bien immobilier en commun. Contrairement à d'autres formes de sociétés, la SCI est de nature civile. Cela signifie qu'elle ne peut pas avoir un objet commercial, comme l'achat-revente d'immeubles. La grande flexibilité offerte par la SCI en matière de gestion est l'un de ses principaux atouts.
Les associés peuvent en effet définir librement les règles de fonctionnement dans les statuts, ce qui permet d'adapter la société à leurs besoins spécifiques. Sur le plan fiscal, la SCI offre également des avantages non négligeables. Elle est normalement soumise à l'impôt sur le revenu, mais peut, sous certaines conditions, opter pour l'impôt sur les sociétés. Toutefois, la SCI présente également des inconvénients. L'un des principaux est la responsabilité illimitée des associés. En cas de dettes, les créanciers peuvent se retourner contre le patrimoine personnel des associés. De plus, la limitation de la SCI à l'objet civil empêche cette structure d'exercer des activités commerciales.
Quels sont les avantages d'une SCI ?
La Société Civile Immobilière (SCI) est une structure juridique prisée pour la gestion et la transmission du patrimoine immobilier, en particulier au sein des familles. L'un des principaux avantages de la SCI est sa capacité à faciliter la transmission du patrimoine immobilier. En effet, plutôt que de vendre un bien immobilier, les propriétaires peuvent céder des parts de la SCI, bénéficiant ainsi d'un abattement sur les droits de succession en ligne directe. Cette méthode permet une transmission progressive et avantageuse du patrimoine. De plus, la SCI offre une comptabilité simplifiée.
Contrairement à certaines autres formes juridiques, il n'est pas nécessaire pour une SCI de déposer les comptes annuels ni de désigner un commissaire aux comptes. Si la société est assujettie à l'Impôt sur le Revenu (IR), une simple comptabilité de trésorerie est suffisante. En outre, la SCI offre une grande flexibilité dans la gestion du patrimoine immobilier, permettant aux associés de prendre des décisions collégiales concernant la gestion et l'utilisation des biens immobiliers.
Quels sont les inconvénients d'une SCI ?
Malgré ses nombreux avantages, la SCI présente également des inconvénients à considérer. L'un des principaux inconvénients est la responsabilité illimitée des associés. Cela signifie que les biens personnels des associés peuvent être engagés pour couvrir les dettes de la société. Cette responsabilité peut représenter un risque significatif, en particulier si la SCI contracte des dettes importantes.
De plus, la SCI est limitée à un objet civil, conformément à l'article 1845 du Code civil. Cela signifie que la SCI ne peut pas exercer d'activités commerciales, ce qui peut être restrictif pour certains investisseurs. Enfin, bien que la SCI offre une certaine flexibilité en matière de gestion, elle nécessite la présence d'au moins deux associés pour sa création. Cette exigence peut être un obstacle pour les investisseurs individuels souhaitant créer une structure juridique pour la gestion de leur patrimoine immobilier.
La Société par Actions Simplifiée (SAS) : une flexibilité pour les entrepreneurs
Qu'est-ce qu'une SAS ?
La Société par Actions Simplifiée (SAS) jouit d'un cadre réglementaire plus flexible par rapport aux autres formes de sociétés commerciales :
Concernant le capital social, la législation n'impose pas de seuil minimal. Ce capital est fractionné en actions, attribuées aux associés proportionnellement à leur investissement. La gouvernance de la SAS est assurée par un président, nommé par les actionnaires, qui peuvent également, s'ils le souhaitent, instituer un conseil d'administration. Les actionnaires bénéficient d'une responsabilité limitée, circonscrite exclusivement au montant de leur contribution au capital social. Sur le plan fiscal, la SAS opérant dans le domaine immobilier est redevable de l'Impôt sur les Sociétés (IS). Toutefois, sous certaines conditions, une option temporaire pour l'Impôt sur le Revenu (IR) peut être choisie pour une durée maximale de cinq ans.
La SAS offre également la faculté d'entreprendre individuellement, auquel cas elle prend la forme d'une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), avec des exigences comptables allégées. Enfin, il est impératif pour la SAS de maintenir une comptabilité commerciale ordonnée et détaillée, incluant notamment l'obligation de déposer les comptes annuels après la clôture de l'exercice financier.
Quels sont les avantages d'une SAS ?
Il est à noter qu'une Société par Actions Simplifiée (SAS) peut être constituée d'un associé unique, ce qui représente un avantage substantiel. Dans ce cas de figure, l'entité adopte la forme juridique d'une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU). L'associé unique se voit alors investi de l'ensemble des prérogatives habituellement exercées par la collectivité des associés dans une structure pluripersonnelle. Cette particularité distingue la SASU de la Société Civile Immobilière (SCI), qui exige impérativement la présence d'au moins deux associés. En effet, le registre du commerce et des sociétés n'admet pas l'immatriculation d'une SCI unipersonnelle et, dans l'éventualité où l'ensemble des parts sociales se trouve entre les mains d'un seul individu, la société se voit contrainte de rectifier cette situation sous peine de dissolution.
En outre, la responsabilité des associés au sein d'une SAS est circonscrite au montant de leurs apports dans le capital social. Ainsi, en cas de défaillance financière de l'entreprise, la perte potentielle pour les associés se limite aux capitaux initialement investis, sauf dans le cas où ils auraient accordé des garanties personnelles. À l'opposé, dans une SCI, la responsabilité des associés est illimitée, engageant ainsi leur patrimoine personnel au-delà de leur apport en capital.
La SAS, de par sa nature commerciale, est habilitée à mener des activités de commerce général, y compris celles afférentes au secteur immobilier. Elle peut donc procéder à l'achat et à la revente de biens immobiliers dans le but de générer des plus-values significatives. Contrairement à la SAS, une SCI est strictement limitée aux opérations civiles et ne peut s'adonner à de telles transactions commerciales. L'avantage majeur de la SAS réside dans la diversité des options qu'elle offre aux investisseurs concernant l'objet social de l'entreprise.
La législation offre une grande latitude quant à la configuration statutaire d'une SAS, conférant ainsi une flexibilité notable aux associés pour l'organisation interne de leur société. Les statuts de la SAS sont cruciaux, permettant aux fondateurs d'instituer des organes spéciaux chargés de prendre des décisions déterminées, décentralisant parfois le pouvoir décisionnel. De surcroît, il est possible d'insérer diverses clauses telles que celles d'exclusion ou d'agrément, et de créer des catégories d'actions avec des droits distincts, connues sous le nom d'actions de préférence. Cette souplesse structurelle est absente dans le cadre réglementaire des SCI.
Quels sont les inconvénients d'une SAS ?
L'inconvénient principal inhérent à la Société par Actions Simplifiée (SAS) découle de l'autonomie étendue octroyée aux actionnaires dans la formulation des clauses statutaires. Bien que cette autonomie offre une latitude considérable, elle implique une responsabilité significative, car il est impératif que les clauses statutaires soient non seulement conformes aux exigences légales mais aussi qu'elles n'entrainent pas de préjudices envers quelconques parties impliquées.
Dans cette optique, étant donné l'ampleur de cette flexibilité et les potentielles complexités qu'elle engendre, il est vivement conseillé de solliciter l'accompagnement d'un professionnel du droit. Recourir à un avocat spécialisé dans le droit des sociétés est particulièrement préconisé pour la rédaction des statuts de la SAS. L'expertise d'un tel professionnel est gage de la conformité des clauses avec le cadre législatif en vigueur, tout en assurant la protection et la sauvegarde des intérêts de l'ensemble des associés de manière juste et équitable.
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